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Regarder notre Église en France avec lucidité

Message de Pierre Mathieu

Suite à la conférence avec sœur Véronique Margron du vendredi 4 mars 2022 – « Dans la crise que traverse l'Église, quel avenir et quelle parole pour elle aujourd'hui ? » –,  Pierre Mathieu nous livre des pistes pour regarder notre Église avec lucidité à l'approche de la seconde étape de nos assises diocésaines : les temps d'assemblée.


 

« L’Église catholique ne se relèvera pas d’elle-même ; c’est son Seigneur qui la relèvera, mais nous ne savons pas comment » ainsi s’exprimait Sr Véronique Margron à la conférence donnée à Epinal le 4 mars dernier.

Notre Église est fragile, fatiguée. Les violences et agressions sexuelles commises par des prêtres et des laïcs ont fortement discrédité le message de l’Église. Les cadres ne se sont pas renouvelés.  Le nombre de prêtres de moins de 75 ans dans notre diocèse en capacité d’avoir une charge pastorale s’amenuise terriblement. La santé, l’âge demandent à ce que certains curés quittent leur fonction. Plusieurs paroisses n’ont déjà plus de curés résidents, d’autres vont suivre dans les deux années à venir.

Notre Église diocésaine souffre aussi de la baisse drastique du nombre de baptême, d’enfants catéchisés et de mariage. L’annonce de la foi aux jeunes générations ne se fait plus. Certaines paroisses n’accueillent plus d’enfants en catéchèse.

Il nous faut faire la vérité, savoir regarder quelles sont nos défaillances pour oser se laisser transformer par le Christ.

« Ce que nous vivons, a quelque chose à voir avec le mystère pascal » disait encore Sr Véronique Margron.

N’ayons pas peur de notre fragilité, de faire le point sur notre réalité paroissiale. Dieu ne s’arrête pas à nos fragilités. Il veut que nous soyons des témoins, dans tous les lieux où nous allons.

Cela passe par une conversion. Croire tout d’abord que tous, nous avons reçu le don de l’Esprit Saint à notre baptême, à notre confirmation, à notre mariage, à notre consécration religieuse, à notre ordination.

Croire que « ce qui est semé même modeste, ce qui est arrosé avec amour » n’est jamais perdu aux yeux de Dieu. 

Il n’y a certes pas de solutions miracles. Le défi est lancé à chaque baptisé, à chacune de nos paroisses, de nos mouvements ou associations.

Faisons de notre Église diocésaine, une Église servante, au service des hommes et des femmes d’aujourd’hui sera signe d’un Dieu s’est fait homme et a donné sa vie pour nous.

Abbé Pierre MATHIEU